En mai dernier, la Haute Cour israélienne a approuvé l’expulsion forcée de plus de 1 000 Palestiniens de huit villages de la région.
Si Israël poursuit ce transfert forcé - un crime de guerre - il s’agira de l’une des plus grandes expulsions de Palestiniens depuis 1967.
"Voici l’image la plus claire de l’apartheid", dit Adra.
"Ils continuent de s’étendre sur nos terres chaque jour, ils obtiennent des fermes, des infrastructures pour voler davantage de nos terres avec le soutien de l’État, ils obtiennent tout ce soutien - alors que le même État vient démolir nos maisons et faire cet exercice militaire dans un but très clair, qui est de nous évacuer en tant que Palestiniens de ces terres" et de les livrer aux colons israéliens, ajoute-t-il.
Settler thugs pepper-spray my friend, a shepard, and hit him with stones. He yells for help. Soldiers come. What do they do ? Throw stun grenades at us who came to film. Apartheid could not be uglier in Masafer Yatta and Palestine. pic.twitter.com/9c46QfMciW
— #SaveMasaferYatta (@basel_adra) July 16, 2022
Selon Haaretz, les exercices que l’armée israélienne entreprend à Masafer Yatta seront les premiers à impliquer des tirs réels dans la région depuis plus de vingt ans.
Au cours de ces vingt années, les résidents palestiniens de la région ont adressé des pétitions aux tribunaux israéliens pour qu’ils n’approuvent pas les revendications de l’armée sur leurs terres, car cela permettrait effectivement leur transfert forcé.
L’année dernière, Israël a mené un exercice militaire de plusieurs jours à Masafer Yatta, faisant passer des chars à côté de l’école, de la clinique et de la mosquée du village et endommageant des terres agricoles et des structures résidentielles.
Et à la mi-juin, des chars israéliens ont été conduits dans la région de Masafer Yatta et ont placé des cibles de tir sur des propriétés privées palestiniennes.
Adra nous raconte qu’il a subi de nombreux passages à tabac de la part des forces israéliennes, ainsi que des perquisitions à domicile.
En mai dernier, il dit avoir été "brutalement attaqué personnellement et physiquement battu par les soldats de l’occupation près de ma maison ici, alors que je les documentais en train de venir démonter notre abri à moutons sans raison".
"Mon père a été détenu deux fois, j’ai été battu - ils ont essayé de prendre mon téléphone tout en battant un militant de la solidarité également, [et] ont pris son appareil photo."
Il explique que lorsque sa caméra a été confisquée en 2020, les soldats israéliens ont retiré la carte mémoire SD qui contenait des images de colons poursuivant un berger.
Les colons ont attaqué des journalistes et des militants avec des chiens et des tirs à balles réelles, ajoute-t-il. "Voilà donc comment c’est d’être un journaliste sur le terrain".
Traduction et mise en page : AFPS /DD